Françoise Carré: mars 2014

L E C I E L E S T À L ’ I N T É R I E U R

Faire un ciel de vieux vêtements rassemblés,
A l’intérieur de l’Atelier.
Une mer ondoyante sous la gifle d’une vague,
Capter l’incessant mouvement d’un horizon mouvant.
Suivre l’élan d’un vert s’étirant vers le ciel,
La nage d’un nuage sur la risée d’une brise,
Eclat, fluidité, respiration, rythme,
Comme un ciel à l’intérieur.
Entendre leur incessant mouvement.
Faire un ciel de vieux vêtements usés.
Matière morte, encore vivante,
Portant l’empreinte de ceux qui les ont portés,
Leurs traces, leur histoire.
Témoigner de leur passage, révéler leur ancienne présence.
Mémoire archaïque, profonde et volatile, des corps en mouvement,
Jeté, tendu, froissé, plissé,
Avec un ciel à l’intérieur.
Retrouver leurs mémoires.
Archaïques, comme les liens, invisibles et profonds,
De l’homme à sa peau, son vieux vêtement de corps.
Comme d’incessants va et vient, silencieux refrain,
Entre soi et sa peau, sa peau et le vent, la mer et l’eau.
Entre soi et l’autre, l’autre et sa peau,
Entre soi et soi, sans peau ni l’autre,
Juste soi et le ciel,
Ce Ciel qui est à l’intérieur.