Comment
une chemise de coton déployée, toutes coutures défaites, nous rappelle-t elle
le corps humain qu’elle a protégé ? Un vêtement usé, inerte, peut il
rappeler la vie, le mouvement qu’il a accompagné ? Mémoire gardée au creux
de ses fibres comme une victoire sur l’éphémère, ou pure illusion ?
Et
inversement,
Comment
un sac en plastique peut-il se métamorphoser. Nous faire croire qu’il est issu
de la nature alors que celle-ci même, incapable de le digérer le garde en mémoire, comme corps étranger,
pendant un temps si long à échelle humaine ?
Françoise Carré et Mireille
Vautier utilisent deux matériaux
totalement opposés, coton contre plastique (l’un synthétique, l’autre
naturel) qu’elles font se côtoyer pour
exprimer ce qui les rassemble : le rapport à la matière et la relation de
l’homme avec la nature exprimés dans un travail sur la métamorphose et
l’illusion crée.
Deux
enveloppes bien différentes, le vêtement ou le sac, pour parler du dehors et du
dedans, de la force extérieure de l’enveloppe et de l’intimité fragile de
l’être humain ou du végétal.
Ces
deux approches, qui semblent contraires, convergent vers cette même question de
permanence entre l’homme et la nature, chaque approche aidant l’autre à se
révéler.